Mardi 17 Février 2015

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Raid en Beaufortain (Beaufortain)

      Dénivelé : 2360m      Très Bon Skieur


Christine Faury


Ascension du Mont Coin Au col du Mont Coin Pierra Menta vue du refuge du Presset En montant au col du grand Fond Bien placés au dessus du lac de Roselend

Sous le soleil dans le Beaufortain

 

J0 : Rendez-vous à la gare de Gières pour prendre deux trains jusqu’à Albertville ; un bus nous y attend pour nous emmener à Moutiers, d’où un taxi nous montera au Grand Naves (1316m), où nous passerons la nuit dans un gîte confortable et sympathique, soirée autour de la cheminée en prime.

 

J1 : Départ skis aux pieds en sortant du gîte… dans la poisse ! Mais il paraît que le soleil nous attend 100m au dessus, et les promesses de savoyards ne sont pas à prendre à la légère. Gagné, le soleil nous cueille dès la première côte, et ne nous quittera plus pendant trois jours. Nous remontons le vallon tranquille du Grand Nant, dépassons le refuge du Nant du Beurre (2075m), croisons juste deux raquettistes, et nous arrêtons dans le vent au sommet du Grand Crétet (2292m).

La neige sur ces versants sud est dure et cartonnée, nous ne nous attendons pas à du grand ski. Dépeautage pour 100m de descente, et repeautage pour le passage des trois cols : les Tufs Blancs (2304m), les Génisses (2348m), et la Grande Combe (2356m). Et voilà, il n’y a plus qu’à se laisser descendre jusqu’au refuge de la Coire (2058m), où nous arrivons les premiers en tout début d’après-midi, pour farnienter ensuite sur un banc au soleil. Mais il n’y a qu’en montagne que nous sommes seuls ; bizarrement, dans les refuges, l’heure est à la concentration de randonneurs venus de tous horizons ! Au moins, ça réchauffe, à moins que ce ne soit déjà le rhum d’Hervé qui fasse son effet !

 

J2 : Le soleil nous sort du lit, tout en allumant le Mont Coin (2539m) juste au-dessus du refuge, premier objectif de la journée. C’est reparti, la surdose d’épaisseur de polaires est vite enlevée dans ce versant sud. Ce qui ne nous évitera pas de chausser les couteaux, preuve que les températures de la nuit ont été dignes d’un vrai mois de février. Et de deux sommets ! Les skieurs peu chevronnés que nous sommes, ne se laissent pas tenter par la face Nord du Mont Coin, bien raide, que d’autres n’hésiteront pourtant pas à signer d’un belle godille un peu plus tard. Tant pis, ne nous reste plus qu’à tenter de rejoindre le col du Coin (2398m) en traversée en face sud, et … non… raté…. trop bas ! Il nous manque 50 m pour l’atteindre. Ce sera au choix, un repeautage de plus pour certains, ou une montée à pied pour d’autres (On n’a pas su départager les gagnants…) Dépeautage (pour certains donc,) et l’on bascule à nouveau versant nord jusqu’au pied du col du Bresson (2469m) qui se laisse à peine deviner sur la droite, et que nous remonterons après un nième repeautage (Hum…. certaines peaux commencent à se rebeller sérieusement). Ce petit vallon masqué, sous la Pierra Menta est un petit bijou de la nature, pour qui se laisse captiver par l’architecture brisée des blocs de pierre qui nous dominent.

Le col, magnifique, nous offre quelques zones d’herbe bien sèches pour une pose pic-nic.

Le refuge du Presset (2514m), est à portée de main, nous y arrivons en début d’après-midi pour la sieste de rigueur. Magnifique belvédère face à la prestigieuse Pierra Menta !

 

J3 : Pas de sommet aujourd’hui, mais une toute petite montée (150m) au col du Grand Fond (2671m), point culminant du raid, puis une looongue descente, dans la Combe de la Neuva, où en cherchant bien , il reste de la belle neige poudreuse pour nos spatules.

Puis Cormet de Roselend, refuge de la Laie, et descente jusqu’au lac de Roselend. On en a plein la vue, le paysage est grandiose, ce qui nous fait oublier cette longue route plate qui nous amène au pied du Col du Pré (1703m). Malgré la chaleur, le col est vite atteint, et, cerise sur le gâteau, nous y attendent deux chamois, pour le plus grand plaisir de nos yeux.

Les descente sur Arêches est plus scabreuse que prévue, le manque de neige nous obligeant à skier le long de la route en tôle parfaitement ondulée, puis chaussage et déchaussage à travers quelques prés perdant à vue d’œil leur maigre carapace blanche. Grâce à ces dernières péripéties, nous manquons notre navette d’un quart d’heure, ce qui nous permet d’attendre tranquillement la suivante sur la terrasse ensoleillée d’un restaurant, autour d’une bière-pizza-café (le rhum étant hélas fini…).

Puis, navette jusqu’à Albertville, et train jusqu’à la gare de Gières (au point de rendez-vous non habituel…)

Un raid +++, dans une magnifique région, gavée de soleil, une chance inouïe !

 

Christine

 

(Photos sur le site)

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