Samedi 7 Février 1998

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Raid autour du Chambeyron 7-13 février 1998

Claude Morand


Beau temps pendant tout le raid (frais le premier jour et printanier ensuite)

Samedi 7 : excellent repas calorique prepare par Pierre et Bernadette, gardiens du gîte GTA de Larche depuis 20 ans. Pierre nous met en garde contre les risques de plaques a vent sur tous les versants

Dimanche : lever 7h30, le caesug se divise en 3 groupes :

  • 4 randonneurs effectuent la traversée de la Tete de l'Enchastraye (montée 1200m par l'Italie a partir de Grangie), descente sur le vallon du Lauzanier, retour a 17h au gîte.
  • 4 autres montent a Plate Longe (1000m) par la Duyere pour redescendre en poudreuse sous les mélèzes du Vallon Long
  • 7 moins courageux partent du col de Larche pour monter a Tete Dure (600m) observer aux jumelles les 2 groupes precedents et repérer le Col de la Portioletta pour le lendemain et le Col des Monges pour le retour de Chiappera.

Descente directe (950m) sur Maison Meane en face sud sur neige transformée, puis neige croûtée fatale au genou d'Henri.

Lundi : 3 groupes pour la traversée sur Fouillouse

  • Henri handicape par une entorse au genou, prend sa voiture avec génépi, verveine, et affaires de rechange pour tout le groupe,
  • 7 empruntent le col de Mallemort
  • 7 traversent au Col de la Portioletta.

On se retrouve au col du Vallonet ou certains effectuent un exercice d'arvas.

Nous sommes accueillis a l'arrivée a Fouillouse par un tenancier de barre clandestin : Henri nous regale de bières, jus de fruits, panaches...
Excellent repas dans le superbe gîte de J Bourillon.

Mardi : col de Mirandol, puis montée sur neige dure (plaquée par endroits?) a la Tete de l'Eyssilloun.
Descente en face sud sur neige transformée, puis en poudreuse dans les mélèzes au dessus de Fouillouse.
Henri nous quitte pour rentrer sur Grenoble, mais permet a Hubert d'aller chercher sa voiture a Larche.

Mercredi : lever 7h (sauf le gardien qui ne vient qu'a 7h20...), depart 8h15.
2 groupes :

  • les automobilistes (Hubert et Dany) qui redoutent la longueur de l'étape, se rachètent en transportant a Chiappera (120km) les affaires de chacun : la voiture est pleine.
  • les courageux alleges montent au Pas de la Couletta, puis traversent (50m trop haut, entraînés par une mauvaise trace) jusqu'au col de la Gypierre (2927m cote français, 40m de plus cote italien : ils exagèrent) a 12h15.

Restauration rapide et descente sud sur neige transformée puis dure jusqu'au passage 2700m sous la Finestra. Remontée nord sur neige bien molle jusqu'a un collet d'ou une traversée descendante nous glisse jusqu'au col de l'Infernetto 2783m.
La possibilité de plaque et la pente (>40°?) nous incitent a sortir les cordes. Christian se dévoue le premier : rien ne part. On s'assure tous pour le depart genes par une petite corniche, sauf la dernière bien sur. Merci Carla.
La neige est dure en haut puis poudreuse dans la dernière partie du couloir. Les derniers a descendre croisent a 15h des randonneurs qui remontent le col a pied venant de Maljasset par les cols de Marinet et Ciaslara, pour coucher le soir au refuge de Chambeyron : ils n'y seront pas avant 18h minimum.
La suite de la descente dans le vallon expose Est se fait sur une neige infecte, ou tous se fatiguent pour réussir quelques virages. En arrivant a la route (16h15) on a l'heureuse surprise d'y trouver Hubert et Dany.
Descente par la route skiable jusqu'au gîte Campo Base 1640m tenu par Nino.
Emportes par leur elan certains vont 1 km plus bas visiter Chiappera.

Jeudi : 3 groupes :

  • 9 montent au Monte Bellino 2913m pour y admirer la vue sur le Viso entre autres. Descente par neige transformée;
  • 1 Christian tout seul (imprudent) monte au col de Mary
  • 4 montent au Mont Eiglier (nombreux chamois) par le vallon qui longe le Monte Castello (pain de sucre dominant Chiappera) très peu enneigé parce que expose sud, mais skiable.2 descentes possibles.

Vendredi : depart 8h pour traversée sur Larche en 3 groupes :

  • nos 2 automobilistes,
  • 9 traversent par le col de Sauteron 2685m, neige transformée a la descente
  • 3 traversent par le coletto de Vallonasso (refuge Bonelli) et col des Monges 2542m. Decor superbe sous les parois de la Tete de Moise, mais depart rate audessus du lac sde Saretto.

Arrivée a Larche vers 15h

Conclusions :
Le fait de rester 2 nuits de suite dans le même gîte constitue une bonne formule, car elle permet de faire quelques random alleges, surtout s'il y a une voiture suiveuse....
On doit s'efforcer de ne pas buller aux sommets pour être de retour très tot pour éviter les risques d'avalanche de l'après-midi. De plus : Un groupe de 3 randonneurs a quitte Chiappera le jeudi et l'une s'est fait une entorse au col de l'Enchiausa vers 16h. Le copain est descendu sur Chialvetta et n'a pu alerter les secours que vers 17h, trop tard pour l'hélicoptère. Les sauveteurs pédestres italiens n'ont pu rejoindre la blessée qu'a 22h pour la ramener a minuit a Chialvetta.

Excellente nourriture dans les 2 gîtes de Fouillouse et Larche, déjeuners un peu legers a Chiappera, mais quel vin chaud! n'est-ce pas Christian?

A bientôt pour une soiree photos (les miennes sont pas terribles)

Suite du compte-rendu par Sabine (l'Enchastraye)

Départ tranquille dimanche matin pour l'Enchastraye en traversée (2955 m), sur une idée de Charly, avec seulement une carte au 50.000° et un bout de descriptif trouvé par le même Charly dans 'Trainard', sa bible qu'il cherche toujours à compléter d'une croix ... Nous laissons donc la voiture juste en dessous des ruines de Grangie et rejoignons à flanc le vallon qu'il nous faut remonter rive gauche, puis rive droite, tandis qu'il se rétrécit. Il devient même très étroit, avant que nous ne débouchions dans un grand vallon beaucoup plus plat. Il y a quelques traces. Gérard est loin derrière : méforme ? Lui ? Non, mais ses peaux, oui. Elles ne veulent pas faire ce qu'on leur demande : coller aux skis ! Notre baroudeur doit donc mettre le turbo pour recoller au groupe. La progression continue gentiment. Au milieu du vallon, question : à droite ou à gauche du mamelon qui est face à nous ? Que dit Trainard ? Pas grand-chose. La carte ? Pas évident. On décide de virer à droite, nous éloignant des traces, mais c'était le bon plan.

On commence à apercevoir le sommet. Face à nous, assez majestueux, le Rocher des 3 Evêques, bien isolé, à la forme sommitale étrange. On le laisse derrière nous pour une grande traversée vers la droite qui nous mène au pied de l'Enchastraye. On arrive à un petit col qui ouvre sur l'itinéraire du retour. La pente finale est raide et la neige dure. Deux bonnes raisons pour 'sauter dans les crampons', comme dit Charly. Christian fait bande à part : ne les ayant pas, il continue avec ses couteaux : belle galère ! Il n'en perd pas son latin, mais seulement un couteau (heureusement retrouvé à la descente).

Le sommet nous offre un splendide panorama à 360°, notamment sur les sommets que nous avons tutoyés l'année dernière. Les 'Rescapés du Mercantour' y vont de leurs souvenirs ... Il n'y a personne. On prend notre temps avant de rejoindre nos skis laissés au col, où on prend encore le temps : on est en vacances, après tout !

Vers 15 h, le quatuor se met à vibrer et finalement s'ébranle. Première pente : raide, neige dure, pas géniale. Puis on atteint les pentes au soleil, en simple traversée. La question de l'itinéraire commence à se poser. Mais l'appel du ski et des beaux virages l'emporte et on descend encore un peu. On se retourne : quatre belles traces, et ce sont les nôtrès, les premières ! On a sans doute trop descendu car on doit ensuite batailler pour rejoindre le vallon en contrebas : plusieurs lits de ruisseaux sont infranchissables, la neige n'est pas stable car mouillée ou bien ce sont des rochers ! On y parvient finalement et il nous reste quelque 8 km de ski de fond avec des skis de rando. Joie !!! Arrivée à 17 h au gîte. Claude, notre ange gardien à tous, commence à s'inquiéter. Tout se termine bien. Belle balade, même si le grand ski ne fut pas au rendez-vous. Charly peut même une croix de plus dans Trainard -
Sabine

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