Samedi 26 Janvier 2002

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Pointe d'Armenaz

      Dénivelé : 1300m      Bon Skieur


Bernard Schmitt


On est trois au rendez-vous à 7H. Départ immédiat. Première difficulté à la descente du col du Frêne où une route entièrement verglacée nous surprend et nous oblige à négocier une descente prudente.

Deuxième difficulté: la route du vallon de Bellevaux, heureusement peu raide, est tapissée d'une couche de glace vive laissant juste apparaitre le bitume par endroits. On stoppe au premier virage (868m). La remontée du reste de la route, toujours en glace, se fait à pied à flanc de talus. On remonte la piste à pied jusque vers 1100m où l'enneigement nous permet de chausser. Remontée du vallon et de la gorge, témoin de monstrueuses avalanches (des années passées) si l'on en croit les arbres couches parfois jusque 50m au dessus de nous ... Ambiance sauvage garantie, pas une trace si ce n'est celle de renards et chamois. Le chemin en traversée (1350m) est entrecoupe par trois petites coulées qui ont laisse des goulottes de neige gelée (et même en glace vive quelques mètres au-dessus du chemin) pour 2 d'entre elles. La première est négociée "délicatement" à skis, la 2ème à pieds (boules) et la troisième en crampons. On quitte ensuite le chemin zigzaguant pour éviter d'avoir à les retraverser. Au niveau du plateau d'Armène la trace se fait profonde. On gagne la croupe sud en partie déneigée par le vent et on atteint le sommet (2158 m) vers 13H15.

Superbe vue panoramique du mont-Blanc au Mont Aiguille en passant par tous les sommets de Vanoise, Lauzière, Oisans, Belledonne, sans parler des Préalpes. Grand beau mais un petit vent frisquet au sommet. Nombreuses troupes de chamois vues a divers endroits (les plus proches 2 fois a 30m) et 3 aigles au-dessus de Pecloz.

On attaque la descente dans la superbe face ouest dans environ 30 cm de bonne neige fraiche légèrement transformée. La pente est soutenue et régulière à 35 bons degrés sur près de 500m de dénivelé. Malgré quelques appréhensions, vite dissipées, en haut de la pente tout le monde profite bien de la neige. La rigolade se tasse un peu lorsque l'on aborde la croûtée en dessous de 1500m. Sur le chemin on rechausse les crampons pour repasser les "goulottes". On rechausse après la traversée pour laisser libre cours a diverses expressions corporelles et vocales dans la neige crouteuse et hérissée de vernes bordant l'étroit chemin. On ne rigole plus vraiment! Vers 1200m on décide de finir a pied pour économiser les skis, nos forces et les nerfs de Jean-Marie, tout juste sorti de convalescence.. La route glacée est negociée sans problème majeur à la descente à pied puis en voiture. Pot a Saint Pierre d'Albigny. Retour vers 18H a Grenoble.

Belle course sauvage ou les difficultés étaient à bien plus basse altitude qu'attendues ...

Note nivologique: Il a effectivement plu assez haut (-> 2000m) en début de semaine puis neige plus de 30 cm jeudi. Cette couche qui adhère bien à la sous-couche à peine regelée jusque vers 2000m s'est en partie stabilisée vendredi ("escargots" et petites coulées à départ ponctuel dans les pentes raides ensoleillées). Par contre énormes corniches versant nord, et accumulations visibles versant EST.

Bernard.

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