Samedi 17 Mars 2001

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Champsaur

      Dénivelé : 2400m      Bon Skieur


Gérard Baille et Gérard Loubet


Départ mouillé et la neige c'est où et quand ? Sur la crête chemine le caesug Ambiance... Dimanche beau, montons donc au Chaillol... Passage au col de la pisse, le Vieux veille au fond...

Malgré les prévisions météo désastreuses, tout le monde était au rendez-vous pour le départ vendredi soir.

La pluie nous a rattrapé en route et l'arrivée au gîte de Chaillol fut pour le moins humide. La météo annonçait de fortes précipitations toute la nuit avec une limite pluie/neige vers 1500 m et un risque fort d'avalanches (niveau 4) en particulier dans les versants Nord. Ce n'était pas le jour à aller taquiner les faces nord de l'Aiguille d'Orcières ou de la Coupa. Il a fallu changer d'objectif et le choix s'est porté sur Soleil Bœuf au dessus de Pont du Fossé.

Départ du hameau des Richards (1575 m). Après une centaine de mètres de portage, on a pu chausser les skis pour remonter sur le flanc gauche du vallon en traçant dans la neige fraîche de la nuit autour de gros rochers, ce qui sécurise la progression. Le temps était mitigé avec averses de neige intermittentes et même un bref rayon de soleil. A partir du col, au pied du Palastre, on est rentré dans un brouillard épais avec en prime le vent et la neige. La suite de la navigation s'est faite à la boussole dans le cirque au pied de Soleil Boeuf et de la Pointe sud de la Venasque (enfin peut être). La question de savoir s'il fallait renoncer ou continuer s'est rapidement posée. Les courageux ont emporté la décision, mais 10 minutes plus tard (vers 2350 m), éclairs, tonnerres et grosse risée de grêle ont eu raison de l'optimisme ambiant. En un éclair tout le monde a été prêt pour la descente, comme quoi on peut être efficace au Caesug. La neige et le vent avaient effacé les traces de montée et la première partie de la descente fut laborieuse. A partir du col sous le Palastre, la meilleure visibilité a permis de faire quelques beaux virages dans 20 centimètres de neige fraîche. Malgré l'échec du sommet, tout le monde était ravi de ces 800 mètres de dénivelé. Le reste de la journée a été marqué par un déluge de pluie qui n'a pas altéré le moral du Caesug. La météo prévoyant une fenêtre de beau temps pour le dimanche, la course du lendemain (Le Vieux Chaillol) a été maintenue.

Dimanche matin a 6h45 tout le monde (ou presque) chaussait au pied de la voiture sous un ciel sans nuage (normal on est dans le Champsaur) à 1600 m au bas de la station de Chaillol. Le départ se fait en remontant une partie des pistes avant de s'enfoncer dans le vallon qui conduit au col de la Pisse. Les 30 centimètres de neige tombée dans la nuit et la veille ont rendu le passage souvent scabreux des cascades facile (montée sans couteaux).

Après le col de la Pisse, une traversée en versant NO sous le pic de Tourond amène au col de Champoléon (ou à la cabane des Parisiens pour les autochtones) au pied de la pyramide sommitale du Chaillol. Le groupe s'est fortement étalé : les premiers ont fait les 1650 mètres en 3h10 les yeux rivés sur la croupe d'une lièvre de course tandis que les derniers ont mis 5 heures. La vue du sommet sur 360 degrés fait de cette course la grande classique du Champsaur. On voit une grande partie de ce qui est faisable dans l'Oisans côté Valgaudemar (pic de Turba, cime du Vallon, col de Challanche, Rouies, pas des Aupillous, pic Jocelme,...) , dans le Champsaur depuis la pointe des Moutières et la montagne de Cédera au départ de Champoléon, jusqu'au pic de Glaize (le Chamechaude des gapencais) en passant par le Pinier et le Mourre Froid au départ de Prapic, l'Aiguille d'Orcières et la Coupa au départ d'Archinard ... En arrière plan, on peut reconnaître les sommets du Queyras et de la haute Ubaye de Rochebrune au mont Pelat. Quelques voiles nuageux masquaient le Ventoux au sud. Par contre vue parfaite du Devoluy au Vercors. Cette longue énumération pour dire aux moqueurs que si l'on voit tout ça du sommet, Chaillol est visible de partout.

La descente fut un vrai régal dans la fraîche d'abord légère puis un peu plus lourde sur le bas mais bien skiable et ce jusque sur la terrasse du bistrot où l'on a déchaussé pour prendre un pot réparateur.

Bilan de ce week-end Champsaur : tout le monde a eu de la place pour faire ses propres traces sur 2400 mètres de dénivelé en comptant les 800 m du samedi dans des conditions météo exceptionnelles pour le Champsaur (selon Charly qui n'avait jamais vu un seul nuage). Le fait de pouvoir tracer à la descente de ces 2 courses est aussi exceptionnel compte tenu de la fréquentation habituelle en ces lieux. On a pu savourerer au gîte des spécialités culinaires du pays : ravioles au plat (rien à voir avec celles du Royans) et tourtons de pommes de terre (bien moins bons que ceux fait par ma maman).

Merci a tous les participants pour leur bonne humeur et leur indulgence malgré les changements au programme initialement proposé et les promesses hasardeuses sur le soleil qui devait régner sur ce week-end. A l'année prochaine pour l'édition 2002 du week-end champsaur du Caesug.

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