Mercredi 15 Février 2012

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Vallée de la Clarée

      Dénivelé : 1100m      Bon Skieur


Eric Sibert


Carte IGN
Photo aérienne
Départ de Névache Refuge de Ricou Dans la tempête Traversée de ravin

Mercredi 15 : Départ de Grenoble à 6 h sous un ciel légèrement couvert. À la Grave, les sommets sont bouchés. Ensuite, ça alterne entre éclaircies et coups de vent. À 8h30, pour l'arrivée à Névache, il y a un gros coup de vent même s'il ne fait pas très froid. Nous décidons de court-circuiter l'ascension du jour et de monter directement au refuge Ricou. Le soleil et le ciel bleu ne sont pas très loin. Nous voyons le vallon du Chardonnet et le bout des Cerces. Dans la montée finale, les bourrasques se renforcent avec des chutes de neige. Nous sommes content d'atteindre le refuge à midi. Nous avons du mal à trouver l'entrée en raison des congères. Heureusement, la gardienne sort nous chercher. Grosse sieste l'après-midi. Certains ont du sommeil en retard. Le vent souffle toute la nuit faisant grincer la structure du refuge.

 

Jeudi 16 : Nous sommes les derniers au petit déjeuner mais les premiers dehors, les autres groupes étant hésitants. Le ciel est dégagé avec juste quelques nuages accrochés aux sommets. Par contre, le blizzard est toujours là. Sur les conseils de la gardienne, nous avons changé d'objectif pour un petit col en rocher au Sud de la Grande Tempête plutôt que cette dernière. Nous partons tranquillement à 8h50. Une fois dans le bon vallon, nous louvoyons entre les pentes plaquées. La neige a été ciselée par le vent. À 2600 m, celui-ci s'arrête. Il y a une mer de nuages quasiment à 3000m côté Savoie. Elle se déverse partiellement par le Col des Rochilles. Nous continuons à progresser à vue. De fil en aiguille, nous parvenons à un sommet, le Pic du Lac Blanc. Après une bonne séance photo devant ce panorama extraordinaire, nous attaquons la descente en suivant scrupuleusement les traces de montée. Nous pique-niquons sur un rocher en contrebas. Le retour d'une légère bise abrège la pause. Nous reprenons la descente dans une neige toujours variable entre glacée et trafollée. Nous terminons dans un vent de plus en plus fort jusqu'au refuge de Laval. Nous nous abritons derrière un chalet pour remettre les peaux. Nous remontons jusqu'au refuge des Drayères contre le blizzard et à l'ombre sur la fin. Nous sommes rendus à 16h. Il n'est pas trop tard pour la sieste.

 

Vendredi 17 : Mêmes horaire le matin que la veille. Nous appareillons pour le Rocher de la Grande Tempête. Nous commençons à remonter le vallon versant Sud mais nous basculons rapidement versant opposé pour éviter les pentes chargées. Nous continuons tranquillement dans ce vallon peu pentu. Sur la fin, nous suivons les traces du groupe de la veille qui attaquent le sommet par le Sud et non les pentes Nord habituelles aujourd'hui chargée. Après pose des skis, nous terminons jusqu'à une antécime. Le panorama est similaire à celui de la veille. La mer de nuage a régressé côté Savoie et certains sommets des Bauges sont maintenant visibles. Et vers le Sud, les rares voiles d'altitude se sont résorbés. Redescente et casse-croûte sur une dalle. Retour aux Drayères.

 

Samedi 18 : Réveil et départ comme d'habitude. Après discussion avec le gardien, nous décidons d'enchaîner deux boucles en redescendant que le flanc Ouest de la vallée de la Clarée. Nous partons en direction du Seuil des Rochilles. Nous tournons plein Sud pour passer le petit col en amont du Pain de Sucre. Mais quand nous arrivons au pied, nous tournons nos spatules vers un joli cirque glacière repéré la veille d'en face. Sur place aussi, c'est plaisant même si c'est à l'ombre. Nous parvenons à un autre petit col en amont de la Pointe du Riou Blanc. Nous descendons sur le versant opposé puis nous partons le plus possible en traversée. Quand nous arrivons au pied de la crête de Moutouze et que nous voyons les coulées récentes, nous renonçons à faire la boucle par celle-ci et le Lac des Béraudes. Nous continuons en traversée. Quand nous butons sur un ravin, nous remettons les peaux pour le contourner par le haut et viser une colline pyramidale où nous mangeons (Peyretier à 2413 m sur la Montagne du Travers). Après le repas, nous filons droit sur le Refuge de Laval que nous voyons droit en dessous de nous. En bas, il y a une petite difficulté pour franchir la Clarée. La carte indique une passerelle que nous trouvons effectivement mais qui n'est pas facile à franchir. Installation dans ce refuge grand luxe nouvellement aménagé. Bières en terrasse. Le ciel se voile légèrement avec des traînées d'avion qui demeurent.

 

Dimanche 19 : Réveil à 7h cette fois pour mieux profiter de la journée. Il y a un fin croissant de lune dans le levé du jour ainsi que des nuages d'altitude au Sud. Il y a aussi le renard qui pointe le bout de son nez mais quand il nous voit à la fenêtre, il prend la tangente. Nous commençons par nous laisser glisser dans la fraîcheur du matin (-9°C) sur la piste de fond de vallée.  Après le hameau de Jadis, nous collons les peaux. L'avantage de partir tôt, c'est que les lumières sont meilleures. Au Refuge du Chardonnet, nous discutons avec la gardienne de l'opportunité d'une traversée vers le Refuge de Buffère. Ça ne semble pas être une option intéressante. À défaut, nous montons au Col du Raison où nous ne sommes pas les seuls pour une fois. Vue détaillée sur les Agneaux qui commence à prendre les nuages. Nous redescendons au refuge du Chardonnet prendre une bière et finir nos vivres. Retour dans la vallée en suivant grosso modo le chemin damé qui est bien en traversée dans le bon sens pour nous. Nos reprenons la route enneigée. Cette fois, le vent, moins violent, nous est favorable. Quelques pas de patineur nous permettre de revenir à Névache. Retour à Grenoble avec un ciel de plus en plus bouché.

 

En conclusion, le vent du début à quelque peu modifié nos plans. Dans les pentes, nous avons surtout skié sur de la neige compactée mais non verglacée. Et dans les replats, elle était trafollée dans tous les sens. Pour le reste, des conditions météo excellentes qui font que nous avons photographié tant et plus.

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