Jeudi 29 Septembre 2011
Hommages à Kita
Claude Morand
Pour que Kita laisse une trace sur notre site , après avoir tracé dans la neige et laisser un bon souvenir à tout participant à une sortie à laquelle elle apportait sa joie de vivre, je me permets d'écrire le texte cidessous que j'ai lu lors de la cérémonie d'adieu de ce matin.
Adieu Kita
Kita , la première fois que je t’ai vue c’était en janvier 1986 lors d’une sortie de ski de randonnée aux Banettes que j’encadrais en tant que chef de course débutant. Pleine d’allant, émerveillée par la forêt ployant sous 60 cm de neige fraîche, tu exprimais ton plaisir dans un langage rapide accentué à la catalane, qu’on te faisait répéter pour savourer et comprendre.
Tu montais bien, et à la descente tu skiais aussi mal que moi mais tu passais partout si bien qu’on eut souvent l’occasion de randonner ensemble
Je me souviens d’un raid alpin en 1987, où, après avoir dormi dans un placard au refuge bondé de l’Alpe de Villard d’Arène, on montait à Neige Cordier par la Brèche de la Plate des Agneaux pour redescendre coucher au Glacier Blanc. Les passages en crampons et piolet ne t’impressionnaient guère. Le lendemain on se régalait sur la neige transformée de Roche Faurio. Enfin le dernier jour , après avoir franchi le col du Monetier on descendait le glacier nous ramenant sur la Guisanne. Impressionnés par la longue pente au départ convexe, Dany et moi qui devancions le groupe, décidions d’attaquer sans attendre car je craignais qu’un arrêt ne soit définitif. Nous avons donc descendu cette longue pente avec appréhension, et tout en bas nous nous sommes retournés pour voir les copains déboucher tout en haut. L’un d’eux semblait en difficulté car on voyait les autres skieurs déraper et se placer sous lui pour le rassurer.
« Kita a des problèmes » dis-je à Dany logiquement car elle n’était pas la meilleure skieuse du groupe,
« Mais non, ça m’étonnerait bien que ce soit Kita » me répondit Dany confiante. Effectivement c’était une très bonne skieuse que la pente effrayait alors que toi , Kita, tu descendais calmement sans la moindre faute.
Accro au ski de randonnée alpine tu entamais un long parcours au sein du CAESUG que tu remercias en assurant la trésorerie de notre petite section à l’époque où l’informatique n’avait pas encore allégé cette tâche.
Randonner avec toi était un vrai plaisir : tu ne te plaignais jamais des mauvaises conditions climatiques, ni des erreurs de l’encadrant novice que j’étais et qui se lançait parfois dans des courses un peu au-delà de notre niveau..
Les épreuves n’avaient guère de prises sur ton moral : je me rappelle que lors d’un raid en Vanoise au sortir de la Femma un vent glacial nous avait accompagné jusqu’au sommet de Méant Martin, tu avais eu les doigts gelés sans rien dire, et c’est seulement au refuge quelques heures plus tard que tu nous as montré de belles cloques bleues sans te plaindre. Je me trompe certainement, mais je croirais volontiers que Valenti signifie «vaillante » dans ton cas. Et vaillante tu le fus jusqu’à la fin!