Vendredi 8 Mai 1998

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Glacier Blanc (8-10 mai)

Claude Morand


Départ vendredi à 5h10 du campus, arrivée à l'entrée du Pré de Mme Carle à 8H. On monte garer une voiture aux chalets de Chambran dans le vallon qui termine le glacier de Séguret-Foran. Départ à skis vers 9h30 pour la montée au Glacier Blanc qui se fait sur un sentier partiellement déneigé. Arrivé sous le refuge du Glacier Blanc, près du refuge Tuckett, on décide d'effectuer nos exercices de sortie de crevasses sur un rocher coiffé de neige (les vraies crevasses étant éloignées de nous mais trop proches des séracs menaçants). Exercices peu probants : les machards ou prussiques sont quelquefois récalcitrants (cordelettes de diamètre trop voisin des 8mm de la corde d'assurance).
Toute l'après-midi on contemple les randonneurs qui montent aux refuges, leur procession étant à peine perturbée par des avalanches qui régulièrement menacent ou même recouvrent la trace. Vers 16h on grimpe au refuge par la voie des ordures, la fin sur les rochers me donne l'occasion de bloquer ma Dan dans une chute (un rocher s'est dérobé sous son pied), et Jean-Yves nous tire tous les 2 d'une position désagréable. Le refuge du Glacier Blanc (2550m) est plein, et il est difficile de trouver une place dehors pour y profiter des derniers rayons du soleil.

Samedi lever à 5H, petit déjeuner amélioré (jus de fruit et madeleine). En route pour la roche Emile Pic (3586m). La montée finale au col Emile Pic oblige la plupart à chausser les crampons : quelques mètres de glace en sortie. Beaucoup de randonneurs continuent sur Neige-Cordier. Le versant Est du sommet est en neige excellente : on se régale aussi bien à la montée qu'à la descente.
Par contre les 100 premiers du col ne sont pas très agréables (fausses traces dans neige inconsistante, avalanches). Mais la suite est un vrai régal jusqu'au glacier, et encore bonne jusqu'au refuge. Sieste bourgeoise (20mn) ou prolétarienne (2h) l'après-midi.

Dimanche lever à 4h et départ à 5H pour le col de Monetier (3348m). Le lever du jour nous permet de constater que nous faisons partie d'une cinquantaine de randonneurs qui veulent passer le col. La plupart chausse les crampons au premier raidillon du glacier Jean Gauthier. Par sécurité nous sommes 4 à nous encorder pour l'arrivée au col. Nous ne sommes qu'une vingtaine à redescendre de 300m pour remonter au Pic de Dormillouse : le raidillon du glacier se passe grâce à une trace remarquablement bien faite.

Sur le dôme somital on ne regarde plus la trace, complètement absorbé par la grandeur du paysage. A l'est (du nord au sud) on voit Vanoise (Peclet-Polset, Chasseforet, Grande Casse, Dent Parachée) et le Mont Blanc qui émerge nettement au dessus de la brume, Cerces (Mont Thabor), Queyras (Grand Glaiza, Grand Pic de Rochebrune, et Viso bien sur, Font-Sancte). A l'ouest l'Oisans est tout proche : Ailefroide, Galcier Noir, Pelvoux, Rouies, Écrins, Glacier Blanc, Rateau, Meige, Grande Ruine, Agneaux, etc...Sous nos pieds le pré de Mme Carle.

On mange rapidement au Pic du Rif (3472m), pour commencer la descente Est du glacier de Séguret-Foran vers 11h. Début en neige excellente sur un glacier peu crevassé. La fin du glacier nous oblige à traverser des avalanches fatales au bâton de Kita, pour rejoindre la moraine en mauvaise neige lourde exposée sud. Traversée rapide du lac de l'Eychauda et décente encore plus pénible jusqu'au sentier (1950m) qui nous conduit à Chambran (14h) après une heure de marche.

Pot à Vallouise, et retour à Grenoble vers 19h.

3 jours de beau temps, paysages grandioses, neige excellente en altitude. Mais que de monde!

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