Dimanche 15 Février 2004

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Raid Cerces-Clarée 15 / 19 février

      Dénivelé : 1000m      Bon Skieur


Yves Laurent


Les Ecrins vus du Pic du Lac Blanc Le Thabor vu du Pic du Lac Blanc En montant au Rocher de la Grande Tempête Au sommet du Rocher de la Grande Tempête Au sommet du Rocher de la Grande Tempête

1er jour, dimanche 15 : le Col du Chardonnet (2713m).

Départ de Grenoble un peu après 7h jusqu'à Névache où on laisse une voiture pour le retour et on revient au Pont de l'Alpe (au pied du Lautaret, côté Briançon). Après ces man?uvres on est enfin prêt à partir vers 10h45. Il fait beau, la neige est gelée et il y a pas mal de monde dans cette montée au col du Chardonnet. L'itinéraire fait le tour de l'Aiguillette du Lauzet jusqu'au col de l'Aiguillette à 2534m puis tourne à gauche jusqu'à la crête du Chardonnet à 2713m. Le sommet offre une première vue sur la vallée de la Clarée et ses sommets et sur un replat à mi-pente le refuge du Chardonnet (2223m) où l'on descend sur une neige durcie par le gel et très agréable à skier. C'est le type de neige que l'on aura à peu près tout le long du raid.

Le refuge est un joli chalet en bois, l'accueil y est sympathique, la bibliothèque ne se contente pas des habituelles revues de montagne mais offre quelques BD pour permettre une fin de journée culturelle autours d'une bonne bière.

2e jour, lundi 16 : Le Pic du Lac Blanc (2980m)

Le matin, on chausse les skis pour descendre au fond de la vallée sur une neige "à faire descendre les chaussettes" (dixit Jacky). En fait on trouve tout de même un peu de poudreuse sous les mélèzes. En bas, sur la piste de fond Névache-Drayères à 1857m, on met les peaux et on monte 250m pour atteindre le refuge Ricou où on allège un peu les sacs et profite d'un café offert par la gardienne.

Il reste un peu moins de 900m pour atteindre le sommet du Pic par un petit vallon directement au-dessus du refuge. Le temps est toujours radieux, la neige dure et bien stabilisée, le moral au beau fixe. Vue magnifique du sommet (ce ne sera pas la dernière!) de la Vanoise aux Ecrins. On quitte le sommet au moment ou arrive un groupe de raquettes.

Retour au refuge pour la bière rituelle et lecture au coin du feu. Accueil chaleureux et thé offert par le gardien. Les odeurs de cuisine rendent l'attente du repas très longue mais on n'est pas déçu par le résultat et certains membres du groupe (que nous éviterons de dénoncer avant la prochaine assemblée générale) se goinfrent littéralement.

3e jour, mardi 17 : Le Rocher de la Grande Tempête (3002m)

Départ tranquille vers 8h15. Après une traversée montante, on rejoint le large vallon de la Cula (a posteriori, il semble préférable de rester en bas vers 2200m jusqu'à l'aplomb des chalets de Laval et prendre le vallon plus bas). Pour le temps, la neige et le moral, la situation est la même que la veille (la météo avait annoncé une petite perturbation mais on n'a rien vu). Le vallon est désert à l'exception d'un trio rencontré la veille au refuge et qui suit le même itinéraire.

Le large vallon de la Cula est magnifique sous le soleil. Un peu avant la fin du vallon, on prend à gauche un large col sur la crête des Muandes vers 2900m. De ce col il faut, comme l'indique la carte au 25 OOOe, redescendre une trentaine de mètres en traversée pour rejoindre l'itinéraire venant des Drayères et surtout pas essayer de gagner le sommet directement par l'arête rocheuse comme l'indique un topo disponible au refuge. Les derniers 50m sont assez raides et surtout verglacés ce qui ne pose guère de problèmes à notre groupe chaussés de crampons (Jacky monte même à skis) mais nous prêtons notre corde à une troupe venue directement des Drayères et dépourvue de crampons. Au moins la corde CAESUG n'aura pas été trimballée pour rien...

Le sommet du Rocher de la Grande Tempête mérite bien son nom, il est rocheux et le vent souffle fort. Cela ne nous empêche pas de rester assez longtemps au sommet tellement la vue est exceptionnelle.

Descente de rêve dans un large vallon qui mène directement au refuge des Drayères (2167m). Le refuge est dans le fond de vallée et dehors il fait vite froid, par contre à l'intérieur il fait chaud et l'accueil est sympa contrairement à ce que laissaient présager certaines rumeurs (enfin on a quand même évité de dire que l'on faisait partie du CAESUG...) Bière puis Tarots à cinq (le groupe avait été constitué pour).

4e jour, mercredi 18 : le Mont Thabor (3178m)

Le baromètre est descendu à 1009hPa mais le ciel est encore serein. On reprend le vallon descendu la veille puis on monte à gauche vers le col des Muandes (2828m) qui est évident à trouver par beau temps mais nous avait posé des problèmes dans le brouillard lors d'un raid précédent. Du col, l'itinéraire vers le Thabor est assez évident alors qu'il paraît un peu compliqué sur la carte. Il faut d'abord traverser versant Est pour attraper le col de Valmeinier, franchir le col, puis traverser versant Ouest sur un petit glacier pour atteindre le col de la Chapelle (2943m), franchir le col, monter une pente raide entre de grands rochers très spectaculaires et on rejoint l'itinéraire de la Vallée Etroite 150m sous le sommet.

Au sommet, la vue est exceptionnelle avec une mer de nuages immense qui couvre toute la Maurienne et le Lautaret. D'abord située vers 2500m, elle va monter jusqu'à presque 3000m submergeant progressivement aussi bien les sommets proches que ceux de la Vanoise. Seule la Vallée Etroite est épargnée, ce qui tombe bien puisque c'est là qu'on veut aller. Il fait si doux au sommet (pas un souffle de vent !), que l'on se prend à philosopher sur la croix foudroyée au sommet du Thabor, Dieu, la science etc... Assez curieusement, il n'y a que nous au sommet, il est vrai que la météo n'était pas favorable.

Comme les nuages menacent maintenant d'envahir la Vallée Etroite, on se décide à descendre. C'est une descente magnifique de 1500m, d'abord neige dure puis transformée, qui se termine dans les mélèzes où il commence à faire vraiment froid. Après un coup d'oeil sur les pointes Balthazar, Melchior et Gaspard et la traversée de deux grosses avalanches (anciennes heureusement) on entre au refuge Tre Alpini.

Rappelons que la Vallée Etroite est une vallée française (depuis 1945) dont le seul débouché est l'Italie, dont les propriétaires sont italiens et le refuge géré par le Club Alpin Italien. Au refuge, on est accueilli par le gardien, sa charmante épouse, un gros chien et un cycliste d'à peine deux ans. Le petit cycliste ne parle qu'italien mais il se fait très bien comprendre (le chien aussi d'ailleurs). Comme il fait froid dehors, on remplace la bière par un vin chaud et comme c'est le dernier jour on boit quand même une bière... Pour le repas, on a le choix entre plusieurs menus ce qui est tout de même exceptionnel dans un refuge mais tout le monde opte pour la pollenta.

Le mauvais temps étant de plus en plus menaçant, le gardien nous conseille, en cas de grosses chutes de neige d'éviter le col de l'Etroit du Vallon et celui des Thures tout deux avalancheux et de préférer le Col du Vallon pour rejoindre Névache.

Repas pantagruélique, tarots et dodo.

5e jour, Jeudi 19 : le Col de l'Etroit du Vallon (2489m)

Au matin, le temps est bouché, il neige légèrement (voilà qui nous change un peu de ce beau temps un peu monotone) mais comme la couche de neige fraîche ne dépasse pas 5cm, on décide de continuer à suivre le programme prévu et de rejoindre Névache par le Col de l'Etroit du Vallon. L'itinéraire n'est pas totalement évident dans le brouillard mais c'est l'occasion de se servir du GPS qui était resté caché au fond du sac. On monte sans trop de problèmes, à part quelques dérapages sur la neige gelée recouverte par la fraîche et une petite hésitation à 100m sous le col.

Le vent au col est violent et on se dépèche de passer de l'autre côté. La descente d'abord facile devient raide. On avance prudemment dans le brouillard et avec raison car la descente est bientôt barrée par de rochers coupés par deux couloirs peu fréquentables. Un examen attentif de la carte nous indique que le passage est franchement à gauche et, en effet, on y trouve un passage par un couloir facile.

On rejoint le fond du vallon du Vallon (sic) et descend facilement jusqu'à Névache. On termine par un petit chemin étroit et un portage sur quelques centaines de mètres. Pôt dans une brasserie ofrant un choix de bières impressionnant etetour à Grenoble en milieu d'après-midi.

Conclusion: groupe très sympa, grand beau temps, paysages magnifiques, bonne neige, Rien A Jeter!!!

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