Samedi 6 Mars 1999

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Pas de la Selle

      Dénivelé : 800m      Skieur Moyen


Sabine Durville et Christian Barnoux


Vendredi soir la météo annonce risque 4 sur toute l'Isère et des éclaircies samedi matin après une nuit pluvieuse. Abandonnée par Henri, Sabine s'inquiète : ou emmener les inconscients inscrits pour sortir dans de telles conditions? Sensibles a la détresse, surtout lorsqu'elle est féminine, Christian et Claude volent a son secours , en avance de 2 jours sur la journée de la femme.

Samedi 7h30 sur le parking de Physique il pleut moins qu'a 6h, mais il neige, et il y a 12 randonneurs irréductibles que les intempéries ne découragent pas. Heureusement que plus les Portes de Saint Michel s'approchent, plus les flocons s'espacent. Lorsque nous chaussons les skis au pont de la Bathie, la neige a cessé et des coins de ciel bleu apparaissent de loi en loin : le moral, comme le baromètre, est en hausse lorsque la caravane s'enfile sur la route forestière de Font Rousse.

La progression en foret est très agréable, tout est recouvert d'un épais manteau neigeux. Premier passage raide juste avant d'atteindre la cascade de la Pisse. Le terrain s'adoucit ensuite, mais devient plus accidenté : le ruissellement de l'eau n'a pas gardé la neige sur le lit du ruisseau, et il faut contourner les méandres en chevauchant de belles bosses pour continuer le chemin.

Dès la sortie de la forêt, le Mont Aiguille se dresse, imposant dans son drape de neige et le Conex émerge des nuages gris qui noient le Trièves. Quelle récompense : plus personne ne regrette le départ matinal sous la neige fondue. Le groupe commence a s'étirer en entamant les dernières pentes à découvert alors que le vent fait son apparition. Légère hésitation avant d'aborder la dernière combe pentue et qu'on redoute plaquée. Sous l'oeil vigilant de Christian, Sabine sort victorieusement du Pas de la Selle dans une neige légère sans consistance de plaque. Le groupe suit en respectant les distances de sécurité.

Redoutant la perturbation annoncée pour l'après-midi et le vent froid du plateau du Vercors, on ne monte pas jusqu'aux Rochers du Parquet tout proches, on déchausse en haut du Pas.

Les premiers 400m de la descente sont un régal pour les amateurs de pente et de poudre, moins faciles pour les autres: la belle pente finale, vierge a la montée, est désormais bien labourée. Quelques virages sur neige traitre, croûtée en dessous, et c'est le retour en forêt, synonyme de ruisseau, dont on évite les méandres en restant rive droite, puis le chemin nettement moins skiant.

Heureusement Nicolas réhausse l'intérêt de la descente en plongeant juste après la cascade dans un couloir raide bien balise par les arbres tout proches, ce qui vaut a certains de beaux soleils et autres saltos ou tonneaux.

On rejoint les voitures vers 13 heures et le temps de grignoter et de discuter, presque tout le monde se retrouve au pot de l'amitié a St Michel. Vin chaud, casse-croûte, et desserts d'Anne-Laure et Muriel au troquet-épicerie-bureau de tabac, troquet d'un autre âge avec tables en marbre et chaises de bistrots, qui rend nostalgiques les quinquagénaires du Caesug.

Sabine et Claude.

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