Vendredi 29 Avril 2022

WE à l'Albaron (Alpes Grées)

Sommet : 3637m      Dénivelé : 1100m      Très Bon Skieur Alpin

Stéphane Ravanel et Bruno Gilles

Vendredi 30 avril : montée au refuge des Evettes

Départ du campus en tout début d’après-midi pour une arrivée à Bonneval-sur-Arc vers 15h. La route de l’Ecot n’est pas ouverte mais complètement déneigée, c’est donc chargés comme des mules que nous attaquons le weekend par 3.5 km de marche sur bitume et une petite heure de portage. Malgré le faible enneigement on peut chausser les skis au niveau de Pont St Clair (2020m) et attaquer la montée vers le refuge. Montée sans encombre si on reste sur la trace, sinon enfoncement garanti. On arrive à destination vers 17h45. Le ciel est un peu voilé mais tout l’itinéraire de montée à l’Albaron est bien visible. Installation au refuge, petite bière, diner, scrabble, au lit !

Samedi 31 avril : Albaron (3637m) en traversée

P’tit déj à 6h (un peu tardif pour une fin avril ? mais on se fie à l’expérience du gardien), départ à 6h45 pour la petite descente sur le plan des Evettes. La météo n’est pas au beau fixe, on ne voit pas les sommets pris dans de gros nuages et on a le droit à un petit grésil, mais avec visibilité correcte, durant toute la partie plate. On attaque la pente pour rejoindre le glacier des Evettes en suivant la trace principale laissée par nos prédécesseurs des journées précédentes. On rattrape un groupe de 10 et on profite de la trace qu’ils font dans les quelques cm de neige qui recouvrent maintenant les anciennes traces. Par solidarité je prends le relais pour rejoindre la selle de l’Albaron. On est maintenant en plein brouillard et c’est avec des points GPS très réguliers que l’on rejoint l’arête qui mène au sommet de l’Albaron. Cela fait bientôt 4h que l’on a chaussé les skis et l’aventure est loin d’être terminée. Encordés, crampons aux pieds et skis sur le sac nous voilà partis pour la longue arête SE de l’Albaron. Le groupe de 10 choisit l’option descente directe sur Avérole : nous serons donc seuls à poursuivre vers le sommet. C’est vrai que la météo n’est toujours pas terrible mais comme l’a répété Cécile ‘on est venu pour ça alors on y va’. L’arête est en mixte, majoritairement en neige plus ou moins fraîche avec des passages en rochers plus ou moins péteux. Il nous faudra 1h45 pour parcourir les 800m linéaires et 160m de dénivelé de l’arête. La suite devait être plus simple et rapide… sauf que la corde de rappel s’est coincée ! Ça m’a pris un certain temps et un temps certain pour remonter au sommet (en empruntant la ‘via ferrata’ en auto-assurance sur la corde), décoincer la corde et redescendre. Il doit être à peu près 15h quand on attaque la descente à ski. Le seul intérêt de cet horaire explosé est que la météo s’est nettement améliorée et qu’on a maintenant une très bonne visibilité. Petite pause casse-croûte après la partie bien raide du glacier du Colerin. Descente très agréable jusqu’à 2800m environ (petite couche de fraîche sur fond portant) et puis c’est la cata, manteau neigeux pourri sur toute son épaisseur et enfoncement jusqu’aux genoux voire plus… Le rythme ralentit fortement : traversée, conversion, traversée, conversion… de temps en temps un pseudo virage… bref on arrive à préserver nos genoux avant de devoir déchausser. Il nous reste 200m de dénivelé pour enfin atteindre le refuge d’Avérole. Il est 17h15. Longue journée… Un beau sommet pour nous seuls, une première pour Cécile et moi, une deuxième visite pour Bruno (à 35 ans d’intervalle). Même si la vue n’a pas été à la hauteur, cet Albaron restera dans nos mémoires.

Dimanche 1er mai :  col d'Arbéron (3022m)

Aujourd’hui, petite journée de récup en espérant que le regel soit correct pour éviter de répéter la séance de ski nautique de la veille. En discutant avec nos voisins de table hier soir nous avons décidé d’aller faire un tour vers le col d’Arbéron et d’aviser sur place. Lever 5h45, départ du refuge un peu avant 7h, bons derniers, on n’est pas pressés et il fait beau. Départ skis sur le sac pour 20 min de portage en direction du ruisseau d’Arnès. Montée dans un joli vallon encaissé qui longe la crête puis l’ouille de la Vallettaz. Arrivés au col on retrouve nos voisins de tablée qui continuent vers le glacier du Baounet et le col Martelli. Paysage magnifique et vierge de traces, ça donne vraiment envie de prolonger notre périple mais Bruno souffre des yeux (hier il ne faisait pas beau mais les UV étaient agressifs) et on décide d’en rester là. La descente sera excellente en cherchant des portions bien lisses de moquette à poils courts. Retour au ruisseau d’Arnès et dernier petit portage du séjour pour retrouver le refuge avant 11h. Derniers partis, premiers arrivés ! Casse-croute sur la terrasse à côté de la sympathique équipe du refuge qui déjeune. On trouve un couple de jeunes hauts savoyards qui rentre tôt de sa rando et qui accepte de covoiturer pour m’amener sur la route Bessans-Bonneval. Descente jusqu’au parking en 15 min, presque intégralement à skis. Cécile et Bruno s’installent au milieu des crocus en attendant que je revienne avec la voiture. Arrivé sur la route de Bonneval j’attaque ma séance de stop. Je ne dois pas être trop repoussant parce que la 4^ème voiture s’arrête et un sympathique senior qui pensait faire du ski à Bonneval (station fermée ;-) m’emmène à destination. Retour vers Avérole, chargement de la voiture et longue route de retour vers Grenoble. Arrivée sur le campus vers 16h30.

 

Épilogue : Très bon weekend en Haute Maurienne. Un joli sommet (bien alpin dans ces conditions). De très beaux paysages (quand la météo est de notre côté) et plein de possibilités pour de futures randos. Et on aura appris que le plat traditionnel de la Haute Maurienne est le chili con carne ! Celui d’Avérole était meilleur !

Jour 1 : 800m D+

Jour 2 : 1200m D+ ; 1580m D-

Jour 3 : 860m D+; 1000m D-