Vendredi 8 Février 2008

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Raid à Larche (Haute Ubaye)

      Dénivelé : 1200m      Bon Skieur


Claude Morand


Départ pour Plate Longe Ca ne fait pas un pli, mais 2 15 caesug et 2 gardiens Lle vallon de Remy Un nouveau randonneur heureux

Météo : beau, froid avec vent froid en altitude Neige : poudreuse en versant nord, non transformée en versant sud

Vendredi - Après un départ prévu à 7h de Grenoble on tente la Croix de la Gardiole 2765m au passage de Saint Chaffrey dans la vallée de la Guisane. Mais la piste est coupée juste au-dessus de Villard Laté à 1498m. On use donc nos peaux sur la route du col du Granon jusque vers 1700m où l'on peut enfin couper les interminables lacets. La moitié du groupe suit une piste de raquettes qui mènera au col 2404m et l'autre, en essayant de contourner la forêt, arrivera sur cette route vers 2300m. Casse croûte au soleil sous une chaleur éprouvante. Descente quelquefois en poudreuse dans la forêt, sinon méthodiquement serpentant sur la piste enneigée jusqu'aux voitures. Arrivée au gîte de Larche chaleureusement accueillis pas Pierre et Bernadette, où nous rejoint Elie.

Samedi - Départ par -11 degrés à 8h45 skis aux pieds du refuge 1680m pour monter à Plate Longe 2790m. Une trace serpente pendant 2h en forêt pour enfin nous conduire au soleil vers 2200m dans le vallon de Rofre. Montée sur la croupe qui mène au sommet avec des conversions, certaines pédagogiques pour les moins expérimentés. 3 d'entre nous abandonnent vers 2500m pour laisser les 12 autres continuer sur cette belle croupe. Le sommet trop venté abrège la contemplation du vallon du Lan et rapidement la descente révèle quelques passage croûtés à traverser pour aller virer en poudreuse dans les creux. Redescente Est sur le vallon de Font Cresse et pique nique au soleil et presque sans vent à la cabane juste avant la forêt. Descente sublime dans la poudreuse au milieu des mélèzes, le plaisir dure jusqu' à l'Ubayette. Une heure de recherche d'arvas autour du gîte.

Dimanche - Le caesug se divise en 2 groupes : le premier veut renouer avec la neige garantie poudreuse en face nord ou en forêt, et part donc skis aux pieds pour monter à Tête de Fer 2883m. Après un départ sur les pistes de ski de fond où notre leader va soigneusement éviter les bons conseils de Bernadette, nous serpentons dans le tracé du torrent mais retrouvons tout de même rapidement notre chemin dans la forêt que nous suivons jusqu'au thalweg . Puis c'est la montée dans le large vallon de Courroux, une petite pause, en vue du sommet précédé par une belle arête. Cette dernière conviendra très bien à 3 d'entre nous. Les autres bien sûr atteignent le sommet, partagé avec des randonneurs marseillais, et 2 italiens qui redescendent sur le vallon de Parassac. Descente très souvent en bonne neige jusqu'à la piste qui longe l'Ubayette, quelques passages intermédiaires en neige plus délicate.

L'autre groupe prend la voiture pour partir du col de la Maddalena 1974m ( col de Larche côté italien) en direction de l'Enclause 2712m . Elie s'oppose fermement à la traversée du lac à ski (pourquoi?) malgré le -11 degré du matin. Aucune trace, c'est Elie puis Muriel qui s'y collent vaillamment. Ca coince vers 2500m dans la pente Est finale menacée par des plaques. Claude, suivi d'Elie, monte encore de 100m grâce aux couteaux. Mais nous n'irons pas au sommet. La descente en 30cm de neige légère et froide est excellente. On vise les parties avec vaguelettes pour y placer nos virages, et traverse tout droit les parties cartonnées. Nouvel exercice d'arvas de retour au refuge. Le soir je retrouve Charlie Ancey , connu au Grand Saint Bernard, préparant un beau raid de 7 jours : Larche, Aceglio, Chiapera, Chianale, Maljasset, Fouillouse, Larche. Il apprécie les conseils de notre Charlie.

Lundi - Le thermomètre a remonté : il ne fait que -6 degrés au départ du refuge, le vent du nord aussi a forci et c'est bien emmitouflés que nous quittons tous les quinze le col de Larche en direction de Tête Dure 2629m. Versant sud aucun espoir de neige transformée avec ce vent qui nous oblige à nous mettre à l'abri des cabanes à 2300m pour un petit encas. Notre imposante et bruyante procession ne dérange nullement la dizaine de chamois qui paissent sur les crêtes de la cime des Palets. On monte dans le superbe vallon Rémy et hésite à continuer sur Tête dure qu'on voit fumer à l'horizontal. Entre ordre et contrordre (le caesug c'est le b?) on finit au col Rémy 2552m. Mais on ne prive pas si facilement Jean Bernard d'un sommet : il y va en solo pendant qu'on se prépare à la descente nord du col dénuée de toute trace. Les 30 cm de neige légère sont une caresse pour nos spatules. On se réfugie au soleil à la cabane de la Montagnette pour pique niquer en attendant Jean Bernard, qui sera vivement encouragé dans ses derniers virages par des olés criés par 14 gorges déployées du caesug. La remontée nord au col de la Gypière est dégustée en contemplant le vaste vallon de l'Orrenaye. Du col c'est un vrai plaisir de se faufiler dans le chaos de rochers qui rejoint le torrent, en visant toujours les coins à vaguelettes pour y virer. On place encore de bons virages dans la dernière partie le long du torrent, mais avec plus de cartonnée que transformée. Retour au gîte vers 15h où l'on trouve Jacky Estublier et ses copains.

Mardi - Hubert et Dany nous quittent pour rentrer directement sur Grenoble. Au passage du col de Vars les 13 restants partent pour le vallon du Crachet , malheureusement déjà bien tracé par les skieurs et les raquettistes. Les derniers 100m encombrés de rochers, se révèlent délicats. Mais à la descente on parvient encore à sauter d'une surface à vaguelettes à une autre. Décidément ces versants nord sont gratifiants par ce beau temps froid. Pot de l'amitié en bas de mont Dauphin et retour à la nuit tombante à Grenoble.

Excellent séjour à Larche avec des versants nord en poudreuse froide et douce, bien agrémenté par les petits déjeuners abondants, les vrais repas de randonneurs, nourrissants et très bien cuisinés de Bernadette, dont la gentillesse jointe à celle de Pierre rend ces séjours inoubliables. Bonne ambiance bien sûr, dommage que Christian et Ghislaine n'aient pu en profiter.

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