Jeudi 25 Mai 2006
4000 de Saas fee (encadrants : Christian Auguste, Charly Loubet)
Dénivelé : 1200 /jourm Très Bon Skieur Alpin
René-Louis Inglebert
René-Louis s'étant désisté, nous partîmes 5 pour cette course lointaine...
Départ 9h ce jeudi 25, avec quelques craintes concernant la « nouvelle » voiture de Christian, qui finalement aura bien supporté le choc de l'aller-retour Grenoble/Saas-fee?Arrivés donc à Saas-Fee dans l'après-midi, nous avons juste le temps d'apprécier l'Allalinhorn et son glacier qui domine la station en prenant le pont qui évite le village et nous emmène au seul téléphérique ouvert à cette période (2 départs par jour, 8h et 16h30) qui nous emporte à 3000m, d'où nous rejoignons le refuge Britannia Hütte (3030m) après une traversée quasi horizontale d'une demi heure. L'arrivée au Britannia est un choc. A quelques encablures des remontées mécaniques de Saas-Fee on est dans le domaine de la haute montagne. Au-dessus du refuge se dressent les trois 4000 prévus au programme. De gauche à droite et dans l'ordre d'ascension, le Strahlhorn (4190m) (le coucher de soleil sur le Stralhorn : une glace au marron avec un filet de coulis de groseille et de la chantilly dessus?), le Rimpfischhorn (4198m), enfin l'Allalinhorn (4027m). (l'Alphubel, 4206 m était une option envisagée pour le retour ? à la place de l'Allalinhorn - à partir de Täsch hütte, mais à laquelle nous avons renoncée faute de neige sur le bas). Refuge bondé, mais nous avons eu la chance, arrivant tard le soir, d'avoir à nous tout seuls le dortoir d'hiver, plus calme et avec plein de place pour s'étaler?
Vendredi 26, réveil anachronique à 4 h du matin?Le « petit déj » avant 4h45 nous motive pour nous trainer au réfectoire déjà quasiment vidée de la centaine de randonneurs en partance?Bref, on prend notre temps, dehors il fait à peu près beau mais froid et beaucoup de vent, on se dit que la neige sur un glacier à 4000 doit mettre un certain temps à se transformer?Vers 7h nous sommes les derniers à amorcer la descente d'une centaine de mètres de dénivelée qui nous conduit au pied du glacier, sur une neige gelée. On amorce la montée alors que le soleil consent à faire quelques apparitions, dans la froidure et le vent qui souffle fort. Mais l'enchantement du site et le bonheur du moment nous font oublier ces petits désagréments. Même que petit à petit on double les randonneurs partis bien plus tôt que nous (le Suisse est lent?) et nous atteignons vers 10h le passage un peu délicat du franchissement d'une crête, au-dessus du col de l'Adlerpass, qui nous fait passer sur le versant Zermatt et qui surtout, nous fait découvrir, oh ! joie et bonheur, un panorama exceptionnel, de la Dent Blanche au Mont-Rose, en passant par le Cervin, le Breithorn, Castor, Pollux, le Lyskamm, le Vieux Chaillol, et bien d'autres?Encore une heure et on atteint tous et toutes les 4150 m du Strahlhorn, sous un vent à décorner un buffle. D'où l'arrachage de peau vite fait et le départ de la descente, sur une neige somme toute pas désagréable et bien skiable, surtout à partir du col où elle a commencé à se transformer. Retour au refuge sous un soleil d'enfer, après avoir remis les peaux pour remonter les 100 m qui nous séparaient du Britannia. Bière, rires, sieste, photos, bon repas, bon vin pour finir cette journée qui, à elle seule, justifiait le déplacement.
Samedi 27. Je laisse la plume à Charly pour vous narrer l'ascension du Rimpfischhorn, étant resté au refuge ce jour là, pour cause de genoux récalcitrant (arthrose ?)?
La malédiction ce samedi matin s'est encore abattue sur les "jeunes" encadrants du caesug et c'est au tour de notre valeureux chef de jeter l'éponge. C'est donc à quatre que nous partons pour le deuxième 4000, toujours bon derniers ce qui nous permet d'éviter totalement les bousculades du départ d'un refuge complet. Moins de vent ce matin, montée agréable, nous bifurquons vers l' Allalin Pass où nous commençons à rattraper du monde. La vue est tout de suite magnifique sur le seigneur Cervin, le Weisshorn et son satellite le Bishorn atteint deux ans plus tôt, le Zinalrothorn ..... Par un "raccourci" descendant (nous n'avons pas mis les couteaux) nous rejoignons les premiers auxquels se sont joint pas mal de randonneurs venant de la Täschhütte. La montée par la combe ouest du Rimpfischhorn est splendide, très glaciaire. Nous déposons les skis 100 m sous le sommet (vue sue les Mont Rose : Norddent, Dufour et Zumsteinspitze, Signalkuppe) Montée en crampons dans un couloir ... qui n'aboutit pas finalement au "vrai" sommet (seulement trois personnes ont bifurquées tout au début du couloir pour atteindre le sommet d'été en cailloux faciles). Descente un peu dure au début puis transformée. Remontée chaude à Britannia où Christian nous attend pour partager grosses bières, sauss et gruyère ... Super journée (Charly).
Dimanche 28. Lever 4h15 tout seuls comme des grands, départ vers 6h15 pour rejoindre l'arrivée du téléphérique pris à l'aller et, normalement, prendre un tunnel qui nous permettrait de traverser sous le rocher et accéder ainsi au départ de la course. Seulement voilà, ni Charly ni moi-même nous souvenions de l'endroit de ce tunnel (on ne peut pas être et avoir été?), et comme d'habitude nous étions les derniers et n'avions donc pu voir où étaient passés nos prédécesseurs?Cafouillage général, chacun partant à la recherche de l'entrée de ce satané tunnel?Au bout de 20 minutes Carla eut l'idée lumineuse de vérifier si la porte d'entrée du « Metro Alpin » (qui n'était pas en service) était fermée à clé. Miracle, il était ouvert et c'était bien là, dans la gare du métro, que démarrait le tunnel pour les skieurs. Munis de lampe frontale, nous fûmes donc fort aises de déboucher, quelque 200m plus loin, au grand jour?Ayant mis les peaux après une courte descente, nous entamons la longue montée en pente très douce jusqu'au pied de l'Allalinhorn, ravagé (c'est le mot) par les engins de damage et autres pelleteuses dévastatrices de la station de Saas Fee, dont les remontées arrivent jusqu'à 3500m?.au pied de géants que sont les Dom, le Täschhorn, l'Alphubel?Nous oublions vite cette vision de cauchemars (qui a donné lieu à un court débat sur l'accès démocratique à la haute montagne) et débouchons vers 11h au sommet du magnifique Allalinhorn, avec une vue de plus en plus majestueuse sur le versant Zermatt. La descente s'est effectuée dans une neige sympa (surtout vers le bas du glacier, bien transformé), mais longue pour rejoindre Saas fee (2200m plus bas), même si nous avons pu profiter un maximum des canons à neige (justement, tiens, s'il n'y avait pas eu les canons, dans quel état serions nous arrivés, hein ?). Bière (et glace au marron pour certain) à Chamonix, embrassades et joie rayonnante d'avoir partagé 3 jours mémorables. Voir photos (beaucoup d'autres ont été prises par Laurent et Michèle...)