Dimanche 10 Avril 2022
Pointe du Sifflet (Belledonne)
Sommet : 2286m Dénivelé : 1300m Bon Skieur
Michèle Rombaut et Jean-Marie Grémillard
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La rédaction d'un compte rendu de sortie CAESUG demande souvent quelques efforts d'imagination pour se démarquer du précédent. Pour cette sortie, c'est plus intéressant car il y a eu une situation instructive...
Le bulletin nivo-météo invitait à la prudence (risque 3 au dessus de 2200m, toutes orientations, risque de coulées au fil de la journée et du réchauffement, après des chutes de neige consistantes). Donc départ très matinal (6H), histoire de se donner de la marge et de pouvoir se garer facilement car l'objectif est la vallon de la Jasse avec deux options : la Jasse ou la pointe du Sciallet par le Pas de la Coche. Ce sera l'option prise par le groupe. Montée sans histoire au Pas de la Coche, froid bien vif, couche de neige fraîche immaculée, ciel d'un bleu impeccable, vent bien glacial. On poursuit vers les pointes du Sifflet et du Sciallet. Le terrain est un peu plus complexe que sur la carte, mais on suit une trace bien marquée... qui nous conduit sous la pointe du Sifflet - pour notre objectif initial (Sciallet), il aurait fallu redescendre bien avant d'une trentaine de mètres pour éviter une pente raide de terrain mixte. Le groupe est trop étiré pour que cette info passe aux premiers de traçage. Sous la pointe du Sifflet, les pentes sont assez raides et bien chargées. On décide alors de faire demi-tour à 50 mètres du sommet et de dépeauter sur la crête, à la fois parce que l'endroit n'inspire pas une confiance absolue, et parce que la neige s'alourdit vite sous l'effet du soleil. De plus la descente commence par une première pente assez soutenue. Personnellement, je suis soulagé une fois cette pente derrière nous. Suit une très bonne descente, dans une poudreuse un peu consistante, mais tout à fait skiable. Emportés par notre élan, nous redescendons assez bas versant Eau d'Olle, quitte à remonter 400m pour retrouver le Pas de la Coche en suivant les traces d'un animal (on choisi de penser que ce sont des traces de lièvre variable, car ce dernier a la réputation de ne s'engager que lorsqu'il n'y a aucun danger d'avalanche...). RAS pour la descente du Pas de la Coche, versant froid qui garde bien la poudreuse.
Alors quid de cette situation « instructive » ? Eh bien, ce matin, Cécile nous envoie un lien vers un article du Dauphiné Libéré : deux skieurs emportés par une coulée au col du Sifflet, heureusement sans trop de gravité (enfouissement partiel, genou HS de l'un des skieurs, hélico quand même!). Il semble que cela se soit produit assez tard dans la journée.
Retour d'expérience : on a bien fait de partir tôt, on a bien fait d'écouter notre intuition, on a bien fait de la conforter par l'analyse basée sur bulletin nivo, horaire et orientation des pentes... La prochaine fois on fera encore mieux : on ira à la pointe du Sciallet !