Vendredi 28 Février 2020
Un grand week-end en Oisans (Oisans)
Dénivelé : 2475m Bon Skieur
Eric Sibert
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Vendredi 28 février
Nous avons rendez-vous au campus à 6h30. Malheureusement, il manque un participant, Alexander. Qui plus est, nous ne le connaissons pas et nous n'avons pas son numéro de téléphone. Nous tentons de lui envoyer des emails sur son adresse professionnelle. Au bout de trois quarts d'heure, nous décidons de mettre les voiles. Pour sortir de Grenoble, nous ne rencontrons pas de difficultés. Au niveau du Fréney-d'Oisans, la route commence à être blanche. A la Grave, l'ambiance est hivernale. Sur la route du Chazelet, malgré les pneu-neiges, nous ne parvenons pas à passer. Nous devons chaîner. En descendant de la voiture, nous constatons qu'il y a, sous la couche de fraîche, un peu de glace. Même avec les chaînes, ça reste difficile mais nous parvenons quand même au Chazelet. Il y a déjà du monde mais, providentiellement, un emplacement se libère devant nous. Compte-tenu des risques d'avalanche annoncés comme très élevés (4/5), nous avons opté pour une course ne présentant aucun risque. Aussi nous partons en direction du plateau d'Emparis vers 9h40. Nous montons au large du téléski en traçant dans la neige fraîche sous un ciel resplendissant. Après le sommet du téléski, nous obliquons sur la crête pour nous diriger vers le Gros Tête. La crête a été très fortement soufflée. De neige fraîche, il n'est plus question. A la place, nous avons le droit à de la glace et de l'herbe. Les croupes successives paraissent interminables avec le sommet toujours plus loin. C'est alors quelques petits nuages se manifestent puis la situation se dégrade rapidement. Sous la dernière pente, avec le vent qui se lève et le soleil qui a disparu, nous décidons de faire demi-tour et d'aller piqueniquer à un endroit plus abrité. Nous redescendons les croupes sur une neige malheureusement sans surprise alternant glace et fraîche bien lourde. Pour rajouter un peu de plaisir, des passages de jour blanc ne nous permettent plus de savoir si nous descendons ou nous montons. Même sur les pentes en face du Chazelet, la neige fraîche plus présente reste difficilement skiable. Nous piqueniquons assez bas avec une belle vue sur le Chazelet. Nous terminons la descente par une remontée skis sur le dos jusqu'à la voiture que nous atteignons après 14h. Finalement, le risque d'avalanche ne paraissait pas si important que ça, compte-tenu du faible enneigement global et des chutes de neige récentes limitées. Seules quelques corniches semblaient présenter un danger mais nous les avons soigneusement évitées. Les températures ont bien remontées depuis le matin et nous pouvons rapidement enlever les chaînes. Nous nous dirigeons vers Villar d'Arêne pour nous installer à l'Auberge sous un ciel qui s'est redégagé. Hébergement bien plaisant. Pendant ce temps là, nous avons enfin eu des nouvelles d'Alexander qui, ne maîtrisant pas les subtilités de la langue de Molière (Er kommt aus Österreich), a cru que 6h pouvait s'interpréter comme 18h. Il nous rejoindra en soirée par Blablacar. Il parviendra effectivement à destination peu avant 22h.
D+/-: 825 m.
Samedi 29 février
La météo nous annonce des conditions peu engageantes: vents violents dès l'aurore, pluie à partir 10h puis d'importantes chutes de neige après 13h. Compte tenu de ces éléments, nous décidons de partir tôt et d'opter pour une course en altitude afin de monter suffisamment haut avant l'arrivée de la pluie. Enfin, pour être à l'abri du vent, nous jetons notre dévolu sur le Vallon de Roche Noire, en direction des Trois Évêchés. Sur la route, les bourrasques de vent ne sont pas très encourageantes. Au Col du Lautaret, nous préférons descendre au Rif Blanc pour chausser où le vent est effectivement plus faible. Malgré le lever matinal, nous partons skis aux pieds qu'à 8h30. L'enneigement reste médiocre pour une fin février. Un unique randonneur nous précède en direction du Pic Blanc. Bon an, mal an, nous progressons en faisant la trace dans le vallon totalement à l’abri du vent, contrairement aux autres randonneurs sur skitour. Alexander en profite aussi pour découvrir le fonctionnement des fixations de ses skis de location. La neige arrive doucement sous forme de grésilles légères. Nous nous arrêtons vers 2600 m, dans le début du brouillard avec toujours la neige. Nous descendons de nouveau dans le jour blanc avec une qualité de neige plutôt meilleure qu'attendue. Seul le jour blanc rend les équilibres plus précaires. Nous croisons aussi un groupe de trois allemands aux objectifs incertains. Retour à la voiture vers 12h45. Chassé-croisé un peu difficile au Col du Lautaret entre les bourrasques, la gendarmerie et les voitures roulant avec les chaînes sur le goudron mais on passe.
Nous profitons de l'après-midi pour visiter le village. Quant aux précipitations, nous les attendons toujours.
D+/-: 650 m.
Le soir, nous fêtons l'anniversaire de Claudine avec un jour d'avance. Claudine a elle-même préparé tout le repas. Néanmoins, nous mangeâmes modérément. Par contre, pour la boisson...
Dimanche 1er mars
Réveil à 6h00. Il neige. Il y a sur la place du village 40 cm de neige tombée sans un poil de vent. Le temps de prendre le petit déjeuner et de plier nos bagages, la neige s'est interrompue. Le temps de dégager la voiture et nous sommes sur la route. Nous sommes à la limite d'adhérence pour le passage du col du Lautaret mais nous y arrivons sans les chaînes. De l'autre côté, nous allons nous garer à l'entrée des Boussardes pour remonter le vallon du Fontenil en direction du col sud des Jumelles. Nous démarrons à 8h15. Nous sommes seuls et il va falloir tracer... Heureusement, en arrivant dans l'axe du vallon, nous découvrant une trace providentielle. Certes, elle a été faite par un calu monté dré dans l'pentu mais c'est mieux que rien. Sans elle, je crois que nous n'aurions pas été loin. En attendant, à force de monter, nous sortons du brouillard avant de virer complètement au grand bleu. Nous apercevons notre prédécesseur loin devant alors que les deux premiers poursuivants nous rattrapent mollement. Après une bonne pente tracée droit, nous parvenons sur un replat à 2600 m, à 11h30. Il commence à y avoir du monde. Mais comme pas mal d'autres, nous décidons de faire demi-tours, les dernières pentes nous semblent fortement exposées aux purges de neige fraîche, le soleil étant maintenant rayonnant. Nous enlevons les peaux pour attaquer la descente dans une poudre de rêve. Plus bas, ça commence à s'alourdir mais ça reste tout à fait skiable. Les nuages sont aussi de retour et nous parvenons à la voiture à 13h15 sous ciel de nouveau bouché. Au final, je crois que cette sortie est candidate au hold-up météo de la saison.
D +/-: 1000 m.
Ensuite, nous mettons les voiles sur Grenoble. Nous nous arrêtons au Col du Lautaret pour boire un dernier verre et manger une part de tarte. Sur la route, dès 15h, de premières grosses gouttes de pluie arrivent. Retour à Grenoble à 16h.